
L’Oréal s’est engagé à réduire l’impact environnemental des ses emballages dès 2007. Oui, fort du constat que le packaging peut représenter jusqu’à 50?% de l’impact environnemental d’un produit fini, le groupe s’est fixé des objectifs ambitieux. En 2013, Jean-Paul Agon s’est engagé à ce que d’ici 2020, 100?% des produits aient un impact environnemental ou social amélioré, et pour chaque produit lancé nous évaluons cet impact (packaging et formule) avec notre outil SPOT (Sustainable Product Optimization Tool). Tous les nouveaux produits doivent être mieux notés que les précédents. Mais une amélioration sociale ne peut pas compenser une détérioration environnementale. En 2018, 79?% des produits nouveaux ou rénovés avaient déjà un profil environnemental ou social amélioré. Un autre engagement a été pris au travers de la Fondation Elen MacArthur.
Et en 2025, la totalité de nos emballages plastiques seront rechargeables, remplissables, recyclables ou encore compostables et 50?% de nos plastiques seront d’origine recyclée ou bio-sourcée.
Votre partenariat avec la start-up Carbios vise à augmenter le volume de plastique recyclé ? Tout à fait. La technologie bio-enzymatique de Carbios permettra d’élargir le feedstock de plastique recyclé. Pour l’heure, le recyclage mécanique se fait à partir de bouteilles de boissons, mais avec le process enzymatique bien d’autres produits en polyester peuvent être recyclés. Il produit une qualité égale au plastique vierge : transparent et de grade alimentaire. L’objectif est de soutenir Carbios de façon à pouvoir sourcer du PET enzymatique en 2023. Vu que le recyclage mécanique n’offre pas la même qualité que le plastique vierge, nos équipes travaillent à trouver des compromis acceptables. La gamme bio de Garnier, par exemple, est entièrement recyclable et composée à 100?% de PET PCR. Nous lançons de plus en plus de flacons avec des taux ambitieux de PCR. Mais avec le PCR enzymatique, nous aurons à d’ici 2021 la même qualité optique et esthétique qu’avec le vierge.
Les formats recharges prennent de l’ampleur au sein du groupe ? Nous sommes en pleine accélération sur ce type de produit, et sortons un pot rechargeable pour Yves Saint Laurent et un autre pour Lancôme. Chez Saint Laurent, nous verrons bientôt les premiers sérums Pure Shot : un bel habillage doté de recharges en verre. Le secteur du luxe aura peut être plus de facilités dans ce domaine car il est plus simple de proposer aux consommateurs des produits complets et des recharges en distribution sélective. Mais nous avançons là-dessus pour toutes les divisions et venons de lancer un pot rechargeable pour L’Oréal Paris.
Lire l'intégralité de l'interview dans le n° 133 de Formes de Luxe.